Qu'est-ce que le métier de Community Builder ?

LEGO Builder toy

Dans un monde fragmenté, polarisé, où nous sommes de plus en plus nombreux à subir la solitude (oui, cet article commence très mal), nous avons plus que jamais besoin de nous sentir appartenir à un collectif. C’est d’ailleurs bien pour ça que 76 % des internautes déclarent faire partie d’au moins une communauté en ligne ! Et devinez quoi ? Ils ne s’y connectent pas seulement pour rigoler et partager des GIFs de chats (même si, avouons-le, c’est la base). Non : les individus cherchent à travers la communauté du lien, du sens, de l’échange — bref, un vrai sentiment d’appartenance. Et c’est précisément pour créer et alimenter ce lien qu’a émergé le Community Building. Le métier de Community Builder dérive, lui, de cette discipline.

Pourquoi créer un métier à part entière ? Tout simplement, parce que le Community Building gagne du terrain à toute vitesse dans les stratégies des marques. 86 % des professionnels de la communauté pensent ainsi que ces dernières sont essentielles à la mission de leur entreprise.

Parce qu’une communauté bien animée, c’est une machine à créer de la fidélité, à générer des feedbacks ultra pointus, et à faire rayonner sa marque au-delà de ses canaux classiques.

Longtemps confondu avec le Community Management (aka, faire vivre une marque sur les réseaux sociaux), le métier de Community Builder mérite aujourd’hui son heure de gloire.

Dans cet article, on fait le point : qu’est-ce que le Community Building ? Quelles sont les missions d’un Community Builder ? Pourquoi ce rôle devient-il absolument clé dans les stratégies marketing de demain ?

Faire la différence entre audience et communauté


Pour bien comprendre le rôle du Community Builder, il est essentiel de distinguer audience et communauté.

Une audience, c’est un groupe de personnes qui sont exposées à du contenu de marque et le “consomment”. L’échange se limite bien souvent à une communication descendante : la marque parle, les abonnés écoutent (ou font simplement défiler les publications). Autrement dit : les interactions restent très limitées.

Une communauté, elle, va plus loin. Il s’agit d’un ensemble de personnes qui partagent un objectif, des valeurs ou des intérêts communs — et surtout, qui interagissent entre elles. C’est cette dynamique collective que cherche à encourager la pratique du Community Building.

Avoir 50 000 abonnés sur un réseau social ne signifie donc pas que l’on anime une communauté. À l’inverse, un groupe Discord avec quelques centaines de membres actifs peut avoir bien plus d’impact pour une marque, en particulier lorsqu’elle se lance ou qu’elle doit affronter une crise.

Le Community Builder ne se contente donc pas d’engager une audience : il fait vivre un écosystème relationnel.

Pourquoi les entreprises ont besoin d’un Community Builder ? Les principales missions du métier


On l’a longtemps confondu avec son cousin plus médiatisé, le Community Manager. Pourtant, le Community Builder joue une autre partition : c’est lui qui compose la stratégie de marketing communautaire de son organisation, en coulisses, avant même que le spectacle ne commence.

Son rôle est profondément stratégique. Il conçoit des espaces et outils communautaires pensés pour accélérer la croissance (on parle alors de Community-led Growth), fidéliser les clients, et même stimuler l’innovation grâce aux retours terrain des membres. Bien plus qu’un animateur, c’est un architecte.

Par exemple, chez Doctolib, la communauté des Pionniers (qui regroupe des médecins et professionnels de la santé, utilisateurs de la plateforme), est directement liée à la stratégie Produit. Les membres de la communauté sont au contact des Product Managers et testent en avant-première les nouvelles fonctionnalités de l’outil, afin de partager des retours constructifs et de co-construire la plateforme avec les équipes Doctolib. Une sacrée responsabilité stratégique !

Parmi les missions clés liées au métier de Community Builder, on compte :

  • Imaginer la vision et les objectifs de la communauté, alignés sur ceux de l’entreprise ;
  • Structurer la communauté dès sa phase de lancement et recruter ses premiers membres  ;
  • Comprendre leurs besoins pour co-créer des contenus, événements et rituels à forte valeur ajoutée ;
  • Mesurer l’engagement, ajuster les actions, et piloter les évolutions de la communauté dans le temps ;
  • Déléguer progressivement aux membres (la modo, l’animation d’event) pour bâtir une communauté autonome et pérenne.

Pour résumer, le Community Builder transforme un simple groupe d’utilisateurs en une véritable force collective, capable d’amplifier la voix, la croissance et la longévité d’une marque.

Community Builder vs le reste du monde : comprendre ses spécificités


Community Builder, Community Manager et même Social Media Manager… On a souvent tendance à mélanger les 3.

Mais si ces rôles se croisent parfois, leur positionnement, leurs missions et leurs objectifs sont pourtant bien distincts. Voici un petit comparatif pour démêler tout ça, histoire de savoir qui fait quoi dans la jungle des réseaux sociaux et de l’engagement communautaire.

1. Community Builder : le stratège visionnaire

Le Community Builder est un véritable architecte, doublé d’un constructeur. Il travaille en amont pour structurer la communauté et définir les objectifs à long terme. Avant d’être opérationnel on rôle est stratégique : il imagine l’écosystème, recrute les premiers membres, et crée des espaces d’échange adaptés aux besoins de la marque et de ses utilisateurs.

Ensuite, il adopte une casquette plus opérationnelle, ancrée dans l’animation au quotidien. Il a pour but de faire grandir une communauté durable, innovante et autonome, et de stimuler l’engagement à long terme. Contrairement au Community Manager, il intervient bien avant que la communauté soit active et a une posture plus stratégique.

2. Le Community Manager : l’ambianceur du quotidien


Le Community Manager fait exister la marque auprès de son audience. Son rôle ? Animer, gérer et interagir au quotidien avec les followers. Il est le pont entre la marque et ses utilisateurs, en majorité sur les réseaux sociaux.

Il veille à la bonne humeur sur les canaux de communication, répond aux questions, anime les discussions, et gère les crises. Bref - il déploie la stratégie marketing de son entreprise, sur les points de contact en ligne avec son audience. La différence avec le Community Builder tient donc dans son rôle plus opérationnel, mais aussi son terrain de jeu : là où le Community Builder jongle avec des outils communautaires (Slack, Discord, WhatsApp, Facebook Groups, etc), le Community Manager a en général un périmètre qui reste sur les réseaux sociaux.

3. Le Social Media Manager : pilote des réseaux


Le Social Media Manager s’occupe de la stratégie globale de présence d’une marque sur les réseaux sociaux.

Tout comme le Community Manager, il opère en majorité sur les réseaux. La différence avec ce dernier, c’est que le Social Media Manager a son mot à dire sur la stratégie de e-réputation et de com’ de l’entreprise. Il crée et planifie le contenu, pilote l’image de marque en ligne, analyse les performances et optimise les campagnes.

Contrairement au Community Builder, il se concentre sur l’acquisition et la visibilité sur les plateformes sociales, sans se focaliser sur la construction d’une véritable communauté de longue durée.

Pour résumer : 

En résumé, si le Community Builder pose les bases d'une communauté solide et alignée avec les objectifs d'entreprise, le Community Manager fait vivre cette communauté au quotidien, et le Social Media Manager s’assure que la marque brille sur les réseaux sociaux.  Les trois forment donc une équipe complémentaire, qui travaille main dans la main.

Community Builder : un métier d’avenir ?


Le métier de Community Builder, c’est un peu comme celui du super-héros des marques : il est à la fois en coulisses et au cœur de l’action. Mais au-delà des lauriers qu’on peut lui lancer, qu’est-ce que cela signifie concrètement pour ceux et celles qui envisagent de se lancer ?

En France, un Community Builder touche en moyenne 40 000 € par an. Si vous êtes encore au début de votre carrière, vous pouvez espérer un salaire entre 30 000 € et 45 000 €, et si vous avez déjà un peu de bouteille, comptez entre 45 000 € et 60 000 € ! De quoi vivre de manière confortable tout en bâtissant des communautés engagées.

Ce métier en pleine expansion offre aussi de belles perspectives : un Community Builder peut évoluer vers des rôles stratégiques, comme Product Manager ou Customer Success Manager. Certains Community Builders, Eloïse Barrège (passée chez Ausha avant de rejoindre la Growth Machine), prouvent qu’il y a vraiment des carrières passionnantes à faire en tant que gardien du royaume communautaire !

Et cerise sur le gâteau : si la communauté devient vraiment un levier stratégique pour votre entreprise, vous pourriez très bien être propulsé vers des postes à hautes responsabilités dans une stratégie de Community-led growth.

Comment devenir Community Builder ?


Devenir Community Builder nécessite des compétences humaines et techniques bien affûtées. Côté soft skills, la première qualité à avoir est l’appétence pour les communautés. Avez-vous déjà animé un groupe, fédéré des gens autour d’une passion commune ? Si oui, vous êtes déjà sur la bonne voie ! Le sens du collectif et l’empathie sont aussi des atouts majeurs pour répondre aux besoins de vos membres et créer une dynamique  de groupe  positive.

Mais n'oublions pas les hard skills ! Un bon Community Builder maîtrise les outils informatiques, le marketing, l'analyse de données, la rédaction, et la gestion de projet. Une formation solide dans ces domaines est donc essentielle. 

Pour vous former au métier de Community Building, on vous conseille de regarder du côté des formations digitales, largement en avance sur ce sujet et beaucoup plus pointus. Vous pouvez par exemple faire vos armes avec : 

1. makesense : idéale pour les débutants ou entrepreneurs. Deux sessions ultra-pédagogiques pour poser les bases, comprendre les dynamiques communautaires et repartir avec un plan d’action et un kit pratique. Bonus : un appel de suivi personnalisé ! Attention cependant, la formation makesense se concentre sur la mobilisation plus que le community-led growth

2. CXL (en anglais) : rapide, dense et actionnable. En moins de 3h, on passe de l’audience à la vraie communauté. Parfait pour ceux qui ont déjà une base mais veulent muscler leur engagement.

3. The Storyline : une newsletter bi-mensuelle qui offre cas d’usages concrets de marques ayant créé des communautés et un storytelling puissants.


Pour les parcours de formation classique, il faudra composer avec des cours plus généralistes, mais qui touchent quand même au community building. Le Master Stratégie de marque et Communication de Paris-Dauphine inclut par exemple des modules sur la gestion des communautés et des réseaux sociaux, idéale pour ceux et celles qui veulent comprendre la stratégie derrière le community building à un niveau avancé. Le Bachelor Communication et Marketing Digital de l’ISCOM prépare aussi ses étudiants à la gestion des communautés, à la stratégie digitale et au marketing sur les réseaux sociaux.

Le métier de Community Builder englobe bien plus que la simple gestion de communautés. C’est un rôle stratégique au cœur de l’entreprise, clé pour la fidélisation, la croissance et l’innovation. Avec des compétences humaines et techniques à la fois, c’est une voie passionnante et prometteuse pour ceux qui aiment fédérer. Si vous avez l’envie d’engager et de créer des liens durables, ce métier est fait pour vous ! Alors, prêt.e à bâtir des communautés solides et engagées ? C’est le moment de vous lancer !

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